Bernard Benattar : Pour être honnête, je n’aime pas ce mot “parentalité”. Il me paraît trop froid, trop sans affect. Comme si on voulait penser une fonction parentale qui dominerait tous les affects. Et bien sûr qu’on préfère le mot “papa”, le mot “maman”, le mot “père”, le mot “mère”, le mot “parent”, peut-être. On préfère pour dire qu’on va accompagner des personnes sensibles et touchés dans leur amour pour leur enfant ou touchées dans leurs affections pour leurs enfants. Et on va partager aussi cette affection avec eux. Quand on parle de parentalité, est-ce qu’on pense tout de suite au père et à la mère ou est ce qu’on pense aussi un entourage favorable au développement de l’enfant ? Oui, sans doute. Et ça, c’est une question politique. La parentalité qu’on appelle aussi autrement “la parentèle”, c’est ce qui désigne cet entourage sécurisant, affectueux, responsable qui accompagne le développement de l’enfant. Mais quand on s’adresse au père et à la mère alors peut-être qu’il faudrait revenir à ces termes plus proche et plus chaud.